21/06/2011

On ne badine pas avec la sécurité

Impossible pour un Mondele de se balader seul à Kinshasa. En auto, on se déplace toujours avec chauffeur et si on va au resto ou à l'épicerie le chauffeur nous dépose à l'entrée et nous attend à la sortie.

En fin d'après-midi, je suis allée travailler chez la productrice déléguée qui demeure à environ 200 mètres de mon hôtel. Vers 19h ayant fini, je m'apprête à rentrer chez moi. "Mais tu ne peux pas rentrer seule ! Il fait noir, me lance-t-elle. Oui, il fait noir (on est de l'autre côté de l'équateur, la nuit tombe tôt ici) et comme les rues sont peu éclairées c'est très sombre.

Malgré tout impossible de rentrer seule. Elle m'a bien répétée de ne "jamais, jamais, jamais marcher seule à la nuit tombée". C'est donc sous escorte d'un gardien de sécurité/homme à tout faire du complexe où elle demeure que j'ai franchi le coin de rue et demi qui sépare nos deux logements...

Ah vive l'Afrique !

Électricité, eau courante, voilà des services de base que l'on a toujours chez soi. Même dans une grande ville comme Kinshasa, il arrive que ces deux éléments fassent défaut. Il y a maintenant une semaine que je suis arrivée et déjà l'électricité a manqué par trois fois. Et pas des 2-3 minutes ! Hier, l'électricité a fait défaut en début d'après-midi et n'est revenu qu'aujourd'hui vers l'heure du lunch. Vers 18 heures nous travaillions tous dans la pénombre. La génératrice suffit à alimenter le frigo, nos ordinateurs ainsi que le ventilateur. Heureusement qu'il ne fait pas 40 !

De plus, ce soir, en arrivant à l'hôtel surprise ! il n'y a plus d'eau. Après explication de la personne à l'accueil, il semblerait que des ouvriers chinois qui effectuaient des réparations au palais présidentiel ont sectionné par erreur la conduite d'eau privant ainsi tout le quartier.

Et je ne parlerai même pas d'internet qui peut être d'une de ces lenteurs.... Il faut être patient quand on souhaite télécharger ou simplement envoyer des pièces jointes par courriel.

19/06/2011

Retour en arrière et dépendance

Comme il n'est pas possible de circuler à pied seul dans Kinshasa, on devient rapidement prisonnier du lieu où l'on se trouve. Heureusement, nous avons de nombreux chauffeurs qui nous amènent d'un lieu à l'autre. C'est parfois difficile de ne pas pouvoir aller à l'épicerie quand bon nous semble ou simplement quitter le bureau quand on a terminé notre journée. Nous nous déplaçons toujours quelques membres de l'équipe ensemble. Il faut donc s'habituer à conserver un peu de bouffe dans le frigo, trouver des passe-temps à notre chambre car certaines soirées peuvent être longues. Évidemment, pendant le tournage, les journées de congé seront bénies des dieux pour tenter de reprendre les heures de sommeil perdues, faire le lavage et autres menues activités.

Aucun lien entre mes deux parties de titres.... Retour en arrière car certaines choses que l'on ne voit plus chez nous est monnaie courante à Kinshasa. J'ai sursauté au resto vendredi soir voyant des Asiatiques à la table voisine fumer allègrement en mangeant. Voilà que 4-5 ans que la loi est passée au Québec que déjà il nous paraît saugrenu de voir quelqu'un fumer au resto. Je peux dire que ça ne me manque pas !

Autre retour en arrière, les chauffeurs qui nous véhiculent ont souvent de vieilles autos. C'est bien la première fois de ma vie que j'ai embarqué dans une auto sans pouvoir attacher ma ceinture de sécurité. La ceinture est bel et bien là mais souvent l'autre bout pour attacher est manquant. Heureusement, personne ne roule vraiment vite, mais je suis toujours plus rassurée de voyager dans une auto où je peux m'attacher.

Kinshasa la chaotique

La route qui mène de l'aéroport au centre-ville de Kinshasa permet à l'étranger de se plonger rapidement dans ce qu'est Kinshasa.

Imaginez une grande route du genre la 132 ou la 117 sans lumière autre que celles des phares des automobiles, aucune signalisation, ni lignes pour séparer les voies, des bouts asphaltés et d'autres sur le "gravier" avec d'immenses nid de poule, des autos qui traversent la voie pour tenter d'aller dans l'autre direction, des piétons qui traversent, des autos, des autobus, des camions qui datent d'une autre époque, tous cabossés et souvent avec des phares qui fonctionnent à moitié. Sur le côté, des gens qui vendent des trucs, d'autres qui attendent le bus, des autos en panne poussées par 2-3 personnes, parfois on croise des hameaux. À travers cela, la circulation fluide devient soudainement un bouchon. Le mondele (le Blanc en lingala) ne sait plus où regarder tant il y a à avoir.

C'est donc comme ça partout dans Kinshasa, il n'y a aucun feu de circulation (on m'a dit qu'on en trouve qu'une dans la ville), aucun arrêt, aucun cédez le passage. Le boulevard du 30 juin, l'artère centrale de Kinshasa qui a 8 voies est un cauchemar pour tout piéton. Même en auto, il faut une solide dose de courage pour décider de s'engager lorsqu'on vient d'une rue transversale en espérant que les autos qui foncent vers nous s'arrêteront. À quelques endroits des policiers installés dans une guérite tentent de faire la circulation tant bien que mal.

Les bouchons sont donc de légion, sans compter des accidents. Nous avons été bien avertis que si notre chauffeur avait un accident, il devait continuer sans route sans s'arrêter. Trop de risques qu'il se fassent lyncher par la foule. Les Congolais aiment discuter, se mêler des affaires des autres et ne manque pas une occasion pour se mêler d'un incident qui peut entraîner une violente bagarre.

17/06/2011

La mangue belge

J'aurais pu commencer par parler de la conduite au Congo, de ce que j'ai vu depuis que je suis arrivée ici il y a maintenant trois jours, mais parlons bouffe pour commencer.


Contrairement à ce que j'aurais pu croire, le coût de la vie est assez cher au Congo pour les expats ou les Congolais plus fortuné. Mes deux virées à l'épicerie m'ont permis de constater que les prix des denrées vendues ici comme Montréal sont relativement similaires quand ce n'est pas plus cher. Et les restos d'expats sont dans les mêmes eaux que les restaurants milieu de gamme qu'on retrouve au Québec. Bref pas d'économies à faire là !

Hier, en allant faire quelques provisions au City Market (où les prix sont moins bon marché qu'au Kin Market), j'aperçois dans le comptoir des fruits des mangues provenant de la Côte d'Ivoire. Me disant que ça devait être encore meilleur ici, j'en prends une et vais la faire étiqueter par le commis. Prix ? Plus de 8000 Francs Congolais donc environ 8$ US !!! Surprise, je demande au commis pourquoi c'est si cher... Il me répond qu'elles viennent de Belgique. Effectivement les mangues ne poussent pas en Belgique, mais selon ses dires, les fruits quittent la Côte d'Ivoire pour être exportées en Belgique et de là retournent en Afrique pour aboutir au Congo... La belle mangue est retournée dans son étal et le carton de jus de mangue était beaucoup plus abordable.

08/06/2011

À quelques jours du départ

Une nouvelle aventure qui s'amorce, le Congo pour 2 mois et demi. Loin de la coopération ou de l'enseignement, c'est le cinéma qui m'amène là-bas. Ce sera une première expérience africaine, moi qui juge souvent les destinations selon le nombre de châteaux à visiter ! Dépaysement garanti.

Sans aucun doute que l'inspiration me viendra plus facilement une fois là-bas, que les mots couleront mieux et que je retrouverai un peu de la verve de la journaliste que j'ai brièvement été. Encore aujourd'hui, cette Afrique que je connais somme toute peu, ce Congo que je connais encore moins me semblent un brin abstrait. 

Nombreux bagages à faire, amis et famille à embrasser avant le départ, contrats à terminer, c'est ce qui m'attend pour les quelques jours qui me restent à Montréal. L'arrivée est prévue mardi prochain à Kinshasa, c'est là que la grande aventure s'amorcera !